- caparaçonner
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• 1546 caparassonner; de caparaçon♦ Revêtir, couvrir d'un caparaçon. — Fig. Sportif qui se caparaçonne les tibias.caparaçonnerv. tr.d1./d Couvrir d'un caparaçon.d2./d Recouvrir entièrement pour protéger.⇒CAPARAÇONNER, verbe trans.A.— Emploi trans. Couvrir d'un caparaçon. On jette sur les reins des bêtes des résilles ou des couvertures blanches à longs effilés pour les caparaçonner (P.-L. MENON, R. LECOTTE, Au village de France, t. 1, 1954, p. 26) :• Les Alains arrachoient la tête de l'ennemi abattu, et de la peau de son cadavre ils caparaçonnoient leurs chevaux.CHATEAUBRIAND, Ét. hist., 1831, pp. 117-118.— P. ext. Couvrir de manière originale. En vain, on a voulu, d'un funéraire voile, / Caparaçonner ta gaîté : ... (P. BOREL, Rhapsodies, Justice, 1831, p. 176). Elle brancha le fer à repasser, caparaçonna la table de cuisine et se mit à l'ouvrage (COLETTE, Julie de Carneilhan, 1941, p. 69).B.— Emploi pronom., péj., vieilli. S'habiller d'une façon peu habituelle, se déguiser. Il s'agissait de se décolleter, de se caparaçonner, de se lancer dans les falbalas et les panaches (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 192).Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. caparaçonnement. Synon. rare de caparaçon (cf. MORÉAS, Les Cantilènes, Tidogolain, 1886, p. 218).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. caparaçoner; FÉR. 1768 : ,,Quelques-uns écrivent caparassonner.`` Étymol. et Hist. 1546 caparassonner « couvrir d'un caparaçon » [ici part. passé] (Palmerin d'Olive, p. 155b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 24). Dér. de caparaçon; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. RUPP. 1915, p. 49.
caparaçonner [kapaʀasɔne] v. tr.ÉTYM. 1546, caparassonner; de caparaçon.❖1 Recouvrir (une monture) d'un caparaçon. || Caparaçonner un cheval, un éléphant.2 Revêtir (une personne), recouvrir (une chose) d'une manière décorative et voyante ou lourde. ⇒ Protéger.0.1 Puis elle brancha le fer à repasser, caparaçonna la table de cuisine et se mit à l'ouvrage.Colette, Julie de Carneilhan, p. 69.♦ Pron. || Se caparaçonner : se vêtir comme d'un caparaçon. || Les cosmonautes se caparaçonnent dans leurs combinaisons spatiales.3 Fig. Protéger comme par une armure.♦ Pronominal :0.2 Les appartements frigorifiques vaporisent sur mes bras nus une buée glacée, je m'en frictionne, m'en caparaçonne avant de regagner l'étuve.A. Sarrazin, la Traversière, p. 94.——————caparaçonné, ée p. p. adj.♦ Recouvert, revêtu d'un caparaçon. || Un cheval caparaçonné de noir.1 Abd-ul-Hamid s'avançait (…) monté sur un cheval blanc monumental, à l'allure lente et majestueuse, caparaçonné d'or et de pierreries.Loti, Aziyadé, p. 54.♦ Fig. Recouvert comme d'un caparaçon.2 Je parais, lente, les sourcils hauts, lourde d'un innocent sommeil, et caparaçonnée encore d'un bout de couverture traînante.Colette, la Paix chez les bêtes, p. 31.3 Les nuits de lune, des lueurs bougent (…) sans qu'un prophète soit là pour savoir qu'un jour des espèces d'insectes grossièrement caparaçonnés (les cosmonautes) s'aventureront là-haut dans la poussière de cette boule morte.M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 18.
Encyclopédie Universelle. 2012.